L’industrie à l’ère du 5.0

Mardi 7 février
 

Etat des lieux : Petit rappel historique sur l’évolution de la fabrication

Depuis 1800 : 4 révolutions industrielles distinctes !  

La 1ère révolution industrielle (fin 1700 / début 1800).  

Le travail manuel assisté par des animaux est remplacé par l'industrie manufacturière à travers l’utilisation de moteurs à eau/vapeur et autres types de machines.

La 2ème révolution industrielle concerne le début du XXe siècle, par l’introduction de l'acier et de l’électricité dans les usines. Ainsi la production en masse (chaîne de montage) est rendue possible et a permis d’accroître considérablement la productivité.

La 3ème révolution industrielle voit le jour vers la fin des années 1950, par l’introduction de technologies électroniques, puis informatiques dans les usines. Les logiciels d’automatisation sont de plus en plus présents au cœur des sites de production, au détriment de la technologie mécanique.

Et depuis 2011, de façon officielle, l’accent est porté sur la technologie numérique, grâce à l’interconnexion par l’internet des objet (IoT) : c’est la 4ème révolution industrielle, ou industrie 4.0 !  

 

Pour mieux comprendre l’industrie 5.0, retour rapide sur la 4.0

L’industrie 4.0 propose une approche complète et interconnectée de la fabrication. Le physique est relié au numérique pour une meilleure collaboration, communication des données, analyse et utilisation de celles-ci et un meilleur contrôle de la chaine de valeur.  

Rappel des 9 piliers technologiques de l’industrie 4.0 :  

  • Les robots collaboratifs
  • Le cloud et la cybersécurité
  • Le Blockchain
  • La réalité augmentée
  • La production additive
  • Les simulations avancées
  • L’intégration horizontale et verticale
  • Le Big data
  • L’internet industriel / IoT / 5G

Dans la réalité, l’industrie 4.0 permet une gestion intelligente des usines, par la robotique, la réalité augmentée, le Big data, l’IA, l’IoT etc. De plus, l’activité est de plus en plus assistée par des produits intelligents qui sont connectés, capables de partager des informations sur leurs usages, santés, conditions de stockage etc. Ces process et produits améliorent tous les pans de l’activité d’une usine, la logistique, le développement, le SAV etc.

Objectif final : intégrer l’interconnectivité pour améliorer l'efficacité et la productivité

Pour résumer, l’industrie 4.0 révolutionne et réinvente la production en connectant l’ensemble de l’unité, en effectuant des analyses plus fines, plus riches, plus rapides et plus opportunes qui engagent à la réactivité et au développement.

Particulièrement apprécié dans les secteurs très concurrentiel, le 4.0 permet notamment :  

  • Une visibilité accrue de la chaîne d’approvisionnement  
  • D’anticiper, d’identifier et de résoudre les problèmes rapidement
  • D’accroître l’efficacité et la rentabilité de l’unité
  • D’obtenir des analyses fines et pertinentes
  • D’obtenir des informations en temps réel
  • De partager toutes les informations / analyses de façon optimale
  • De planifier de façon optimale
  • D’être flexible et pro-actif

 

Et donc, qu’est-ce que l’industrie 5.0 ?

10 années à peine après l’avènement de l’usine 4.0, l’industrie 5.0 se présente comme la phase suivante de l‘industrialisation et de l’interconnectivité.

Selon la Commission Européenne, il s’agit d’une nouvelle direction pour le progrès technologique (rapport « Industrie 5.0 – Vers une industrie européenne durable, résiliente et centrée sur l’humain »). Il s’agirait de réaligner l’industrie 4.0, jusqu’ici synonyme de développement des usines intelligentes, automatisation donc optimisation de tous les pans de la chaîne de valeur, pour une productivité accrue et donc une augmentation du CA.  

Avec l’industrie 5.0, se pose la question de l’impact de cette automatisation sur les personnes.

L’industrie 5.0 consiste à replacer l’Homme au cœur du système productif : il sera non pas remplacé par la technologie numérique (robot), il sera soutenu par la technologie numérique (cobot). L’idée étant que les machines intelligentes concernées puissent permettre aux humains de mieux travailler et plus intelligemment !  

Ainsi une touche humaine est rajoutée aux piliers 4.0 : L’intelligence artificielle et la créativité humaine côte à côte, main dans la main ! 

Historiquement, les robots occupent des postes dangereux ou physiquement trop exigeants pour l’Humain, au cœur des usines, et à l’écart des activités humaines.  

L’industrie 5.0 vise aujourd’hui à fusionner les capacités informatiques de la machine avec l’intelligence humaine, ceci dans un objectif collaboratif efficace. Il s’agit de d’associer ingéniosité et intuition humaine à l’outil informatique / machines / robot.

Les précurseurs de l’industrie 5.0 ont fait le constat certes de la force et de la cohérence de la machine, mais également de son inflexibilité parce que n’est pas doté d’un esprit critique, qui permet en revanche à l’humain sa capacité d’adaptation. C’est ainsi que Elon Musk, PDG de Tesla, admet que « l'automatisation excessive » de son entreprise est une erreur et que « les humains sont sous-estimés. »

De fait, on l’aura compris, l’industrie 5.0 a pour ambition d’amplifier les collaborations et les interactions humain/machines.

Cette ambition suscite quelques réserves notamment quant au fait que la machine pourrait à terme remplacer l’humain et mettre en péril les emplois.  

Cependant il a été constaté rapidement que dans les usines telles que Müllerblaustein, en collaboration avec KUKA, fournisseur mondial de solution d’automatisation intelligentes, que si les robots soulagent par le travail physique, cela permet aux humains de mieux se focaliser sur d’autres actions nécessitant l’intelligence, l’intuition, l’ingéniosité etc.

Autre exemple, chez Rogers Corporation, fabricant de matériaux spécifiques pour les produits électroniques et de consommation, qui reconnait volontiers les avantages de l'industrie 5.0 :  lorsque l’un de ses robots effectue une tâche de production, une caméra enregistre des données visuelles. Ce système permet au travailleur humain de réaliser d’autres tâches et d’être alerté en temps réel si la caméra détecte des anomalies de fonctionnement. Ainsi, les actions correctives peuvent être menées quasi immédiatement sans arrêt sur une longue durée de la chaîne de production. Cette interconnexion personnalisée Homme/machine devient nécessaire pour répondre à la complexité de la fabrication, et elle est rendue possible grâce à un processus de fabrication robotisé optimisé.

Ici, la question n’est pas de savoir si un fabricant peut tirer profit du travail de son personnel aux côtés de robots, mais plutôt de comprendre comment un fabricant peut tirer le meilleur parti des nouvelles technologies en vue d’obtenir des résultats optimaux parce qu’il y a des interactions homme/machine.  

Selon l’entreprise danoise Universal Robots, fournisseur mondial ,de robots industriels, « l'industrie 5.0 fera de l'usine un lieu où les personnes créatives pourront venir travailler, afin de créer une expérience plus personnalisée et plus humaine pour les travailleurs et leurs clients »

Les gains d’efficacité sont reconnus indéniables, ce qui engage le Comité économique et social européen (CESE) à affirmer que « La prolifération de l'automatisation robotique est inévitable ».

Les Etats-Unis et la Chine devancent l’Europe en termes d’avancement technologique, de fait l'organe consultatif de l'Union européenne appelle à l’accélération de l’IA et de la robotique « pour le bien des consommateurs, des fabricants et des employés ».

Enfin, l’industrie 5.0 veut s’inscrire résolument dans une démarche écologique, en maximisant l’utilisation des énergies renouvelables, en digitalisant la gestion des déchets (prévention et recyclage), en optimisant le stockage des données, leurs analyse et leurs transmission de façon économe ou encore par la mise en place de capteurs intelligents et autonome en énergie. Ainsi, 3 piliers en font le fondement :

  • L’humain : améliorer les compétences de l’Homme par des moyens technologiques plutôt que de les remplacer par des robots
  • La résilience : anticiper les perturbations sur les chaines d’approvisionnement et les risques en intégrant dans les usines des outils de maintenance prédictive
  • La durabilité : soutenir l’efficacité énergétique pour moins d’émissions de gaz à effet de serre, et améliorer l’économie circulaire

L’usage de la technologie se veut ici éthique, en vue de faire progresser les valeurs et les besoins humains.

En guise d’illustration, parallèlement à l’industrie 5.0, le Japon a créé le concept de « Société 5.0 ».  

« La société 5.0 est une société dans laquelle les technologies de l’information avancées, l’Internet des objets, les robots, l’intelligence artificielle et la réalité augmentée sont activement utilisés dans la vie quotidienne, l’industrie, les soins de santé et d’autres sphères d’activité, l’objectif principal n’étant pas les bénéfices économiques, mais le bien-être et la commodité de chaque citoyen. » Commission Européenne - Industrie 5.0 – Vers une industrie européenne durable, centrée sur l’humain et résiliente

Pour conclure, le plus important est de souligner que la 5ème révolution industrielle engagera nécessairement le développement de nouvelles compétences, parce que travailler en collaboration avec des robots se traduira nécessairement par de nouveaux métiers.

Et la vulgarisation et la formation à ces nouveaux métiers resteront le plus gros enjeu pour faire de cette nouvelle révolution industrielle une réussite !  

 

Chiffres

  • En France 99% des entreprises sont des PME/TPE
  • Les technologies vont générer la destruction de 75 millions d’emplois mais en créer 133 millions  
  • L’industrie représente 20% du PIB de l’Union Européenne. De fait, l’industrie est le plus gros contributeur à l’économie européenne.
  • L’industrie européenne emploie plus de 35 millions de personnes  

 

Sources :  

World Economic Forum | Commission Européenne « Industrie 5.0 – Vers une industrie européenne durable, résiliente et centrée sur l’humain » | Faceaurisque.com | Mastercontrol.com


07/02/2023

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